La maladie de cushing chez le chien : tout savoir.
Article rédigé par la vétérinaire Isabelle Vixège
La maladie de cushing du chien en 3 points clés :
Cause : excès de cortisol, l'hormone du stress
Symptômes : un chien qui boit beaucoup et perd ses poils
Traitement : le trilostane (Vétoryl®, dont Vetoryl 10 mg), un médicament vétérinaire
Syndrome de cushing, maladie de Cushing ou hypercorticisme, tous ces termes désignent une pathologie endocrinienne courante chez le chien. Résultant d’un excès de cortisol dans le sang, elle nécessite un diagnostic précis. Le traitement contre la maladie de cushing permet de faire reculer les symptômes et de prolonger l’espérance de vie des animaux malades.
Sommaire
Maladie de cushing chez le chien, qu'est-ce que c'est ?
Quels sont les symptômes ?
Quelles en sont les causes ?
Comment faire le diagnostic ?
Quel traitement ? Peut-on en guérir
1. Syndrome de cushing chez le chien, qu'est-ce que c'est ?
Le syndrome de Cushing ou hypercorticisme est une pathologie se traduisant par un taux élevé de cortisol dans l’organisme. Il découle d’un dérèglement des glandes surrénales.
Le cortisol est une hormone essentielle. Produite par les glandes surrénales sous contrôle de l’hypophyse à partir du cholestérol, elle remplit de nombreux rôles. Elle permet notamment une adaptation au stress en optimisant la libération de sucre pour alimenter les organes primordiaux comme le cœur ou le cerveau ou les muscles. C’est pour cela qu’on la surnomme souvent « hormone du stress ».
On peut donc aussi rencontrer chez les canidés une augmentation de cortisol sanguin lié au stress, aigu ou chronique. On parle alors d’hypercorticisme d’origine fonctionnelle, à différencier de la maladie de Cushing.
Il existe également un syndrome de Cushing iatrogène chez le chien, résultant d’un traitement aux corticoïdes. Ces médicaments vont avoir le même effet qu’un taux trop élevé de cortisol (ils sont de la même famille) et engendrer les mêmes signes cliniques. L’arrêt du traitement permet généralement la résolution de ce syndrome.
L’hypercorticisme touche aussi d’autres espèces comme le cheval, le chat (très rare), le hamster ou l’humain.
Le saviez-vous ?
Ce syndrome a été baptisé du nom du neuro-chirurgien américain (Harvey Cushing 1869-1939), pionnier de la chirurgie du cerveau. C’est en effet lui qui a le premier mis en évidence la responsabilité de l’adénome hypophysaire dans la survenue du syndrome qui porte désormais son nom.
2. Quels sont les symptômes d'un chien atteint de la maladie de Cushing ?
Une augmentation du taux de cortisol est utile en cas de stress ponctuel. Cependant, si l’excès persiste, il va devenir délétère et toucher de nombreux tissus. Les symptômes rencontrés chez le chien le plus fréquemment sont :
Une polyuro-polydipsie (augmentation de la soif et de l’émission d’urine)
Une polyphagie (augmentation de l’appétit) avec prise de poids
Une alopécie (perte de poils symétrique au niveau du thorax et de l’abdomen)
Un amincissement de la peau avec apparition de comédon
Une augmentation du volume abdominal (un chien qui a le ventre gonflé)
Une laxité des ligaments
Une fatigue
Voici quelques photos des symptômes de la maladie de cushing :
L’hypercorticisme du chien touche essentiellement des animaux d’âge moyen à âgé. Certaines races sont prédisposées comme le Yorkshire Terrier, le Jack Russel Terrier, le Caniche, le Teckel ou encore le Berger Allemand.
En plus des signes cliniques visibles, les répercussions cardiaques (hypertension) et hépatiques sont constantes. Un diabète peut également survenir. Une des complications les plus graves et les plus redoutées est l’accident thromboembolique ; elle consiste en la formation et la migration de caillots sanguins qui viennent boucher les vaisseaux sanguins.
Sans traitement, la maladie évolue lentement vers une aggravation des symptômes et raccourcit l’espérance de vie du chien allant jusqu’au décès.
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3. Quelles sont les causes de la maladie de Cushing chez le chien ?
Le syndrome de Cushing du chien est causé par à une sécrétion élevée de cortisol par les glandes surrénales (2 petites glandes situées dans l’abdomen au niveau des reins). Ces glandes sont elles-mêmes sous la dépendance d’une autre glande : l’hypophyse située à la base du cerveau. L’hypophyse produit une hormone, l’ACTH (Adreno Cortico Tropic Hormone) qui stimule les surrénales.
Ainsi l’hypercorticisme du chien peut être causé par deux tumeurs :
Une tumeur bénigne (micro ou macro-adénome) de l’hypophyse entraînant une surproduction d’ACTH affolant les surrénales.
Une tumeur (bénigne ou maligne) d’une surrénale entraînant l’hyperactivité de cette glande (environ 15 % des cas).
4. Comment faire le diagnostic de la maladie de Cushing chez le chien ?
Le diagnostic du syndrome de Cushing chez le chien passe par différents examens complémentaires qui doivent, bien sûr, être réalisés en clinique vétérinaire. Ces bilans ne doivent être entrepris que sur les animaux présentant des symptômes typiques de la maladie de cushing et des signes cliniques.
Une fois la suspicion posée, il existe plusieurs tests sanguins ou urinaires spécifiques permettant de confirmer l’hypercorticisme. Les vétérinaires se servent souvent d’un test dit de stimulation à l’ACTH : on réalise un dosage de cortisol avant et après injection d’un analogue de l’ACTH. En cas de syndrome de Cushing, les taux de la seconde analyse sont très augmentés, le cortisol étant en excès.
L’imagerie (échographie, scanner, IRM) permet, elle, de différencier l’origine du syndrome (tumeur surrénalienne ou tumeur hypophysaire) ; ce qui est primordial pour la prise en charge.
5. Quel traitement médical ? Peut-on guérir de cette tumeur ? Quel est le pronostic ?
Le traitement pour combattre cette maladie va viser à diminuer les symptômes, augmenter la qualité de vie (et de son humain) ainsi que l'espérance de vie du chien. Le pronostic de vie n'est donc pas engagé.
La chirurgie
Elle concerne l’ablation de la tumeur (dans le cas de tumeur surrénalienne ou hypophysaire). Si l’option chirurgicale peut s’avérer curative, en pratique, elle est rarement réalisée en raison des risques et complications opératoires. Dans le cas d’une tumeur surrénalienne cancéreuse, des métastases peuvent déjà être présentes, limitant l’espérance de vie et la durée de survie du malade même après une chirurgie réussie.
La radiothérapie
Elle est indiquée pour soigner les macro-adénomes de l’hypophyse et donne de bons résultats.
Le traitement médicamenteux
Chez le chien, le médicament utilisé pour traiter le syndrome de Cushing est le trilostane. Cette molécule inhibe une enzyme qui intervient dans la synthèse du cortisol par les glandes surrénales. Ce médicament est généralement administré une fois par jour sous la forme de gélule. Ce traitement médical nécessite un suivi régulier chez le vétérinaire afin de déterminer la bonne dose et d’éviter un hypocorticisme potentiellement gravissime. A titre indicatif, on conseille un bilan sanguin tous les 3 mois une fois le traitement bien instauré.
Etant donné la lourdeur (administration une fois par jour du traitement) et le coût de ce traitement médicamenteux et la lenteur de l’évolution de la maladie de Cushing chez le chien, il pourra parfois être décidé de ne pas traiter l’animal, mais de se contenter d’une surveillance. C’est notamment le cas si les symptômes sont légers. Néanmoins il est important de noter que certaines assurances remboursent de type de traitement médicamenteux.
En cas de maladie de Cushing du chien, la collaboration entre propriétaire et vétérinaire est donc fondamentale pour assurer une vie longue et qualitative au petit malade.
Article rédigé par la Dr. vétérinaire Isabelle Vixège
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