Le sida du chat : comprendre et traiter cette maladie

L’infection par le FIV est responsable chez les félins d’un syndrome d’immunodéficience souvent appelé sida du chat. Cette grave maladie se transmet essentiellement par morsure. A l’heure actuelle, les vétérinaires ne disposent ni de traitement spécifique ni de vaccin contre cette maladie du chat.


1. Qu'est-ce que le sida du chat ?

Il s’agit d’une maladie du chat complexe due à un virus : le FIV (Feline Immunodeficiency Virus) ou virus de l’immunodéficience féline. Cette maladie est communément appelée sida du chat en raison de ses nombreuses similitudes avec l’infection humaine au HIV (Human Immunodeficiency Virus). Les 2 pathogènes font partie de la même famille : les rétrovirus.

Comme le HIV, le virus du sida félin va provoquer une baisse de l’immunité en détruisant certains lymphocytes, rendant l’organisme de l’animal beaucoup plus sensible aux agressions internes (tumeurs) et externes (infections). C'est donc le système immunitaire qui est touché.

Le FIV est souvent associé au FeLV (Feline Leukemia Virus). Il s’agit également d’un rétrovirus ; il est lui responsable de la leucose du chat. Il existe un vaccin contre le FeLV.

 

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2. Contamination : comment se transmet-il ? Est-il transmissible à l'homme ou au chien ?

Le FIV se transmet par la salive et le sang. Les chats se contaminent entre eux essentiellement lors de morsures. Les rapports sexuels et des contacts fréquents et rapprochés (toilettage mutuel) peuvent aussi être responsables d’une contamination de la maladie. Enfin, le FIV se transmet d’une mère contaminée à ses chatons par voie placentaire ou lors de la lactation.

Les animaux payant le plus lourd tribut au FIV sont donc les mâles non castrés qui sortent et se bagarrent. Le risque est nul pour un chat d’appartement.

Le sida du chat n’est absolument pas contagieux pour les humains ou les autres espèces comme le chien. Il n'y a pas de risque de transmission avec l'humain.

Le saviez-vous ?

Comme le HIV, le FIV est de découverte relativement récente. Il a été mis en évidence pour la première fois en 1986, aux Etats-Unis. Le FIV affecte aussi les félins sauvages comme le tigre ou le lynx.

 

3. Symptômes : comment reconnaître le FIV du chat ?

Les symptômes du sida du chat sont très variés. On distingue généralement 3 phases de la maladie qui correspondent à des symptômes différents :

·       La phase aiguë : le chat vient de se contaminer. Au niveau des symptômes, il peut présenter une sorte de « syndrome grippal » avec de la fièvre, une fatigue passagère, une baisse d’appétit, des ganglions…

·       La période asymptomatique : l’organisme du chat arrive à contenir le FIV. L’animal va bien. Cette phase peut durer plusieurs années. Il est toujours porteur du virus.

·       La période symptomatique (ou phase terminale du sida du chat) : le FIV a pris le dessus. L’immunodépression s’installe. Le chat est susceptible de présenter différentes infections (gingivites, stomatites, uvéites, pneumonies…), une anémie (chute du nombre de globules rouges), des atteintes rénales ou neurologiques, des cancers… Il présente un amaigrissement marqué. L’espérance de vie du chat malade est réduite (1 à 2 ans).

Les signes cliniques sont donc divers ; ils sont souvent liés à des infections opportunistes se développant à la faveur de l’immunodépression, comme le coryza du chat ou le calicivirus félin.

 

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4. Diagnostic : comment détecter le virus du sida du chat ?

En présence de symptômes compatibles, le professionnel de santé effectue une prise de sang. Il réalise ensuite un test rapide à la clinique (résultat en 15 minutes). Cet examen permet de détecter des anticorps dirigés contre le FIV dans le sang du chat malade.

En cas de doute, une analyse plus précise pourra être effectuée en laboratoire chez un professionnel de santé.

Ce test peut aussi être réalisé en dépistage pour s’assurer qu’un animal est indemne. Par exemple, cela peut être exigé par certaines pensions félines où différents animaux vont se mélanger. C’est également recommandé sur les chats trouvés, surtout si on doit les faire cohabiter avec d’autres félins.

Un animal atteint est dit chat FIV positif ou FIV +. Cela ne veut pas dire qu’il est condamné, mais qu’il est porteur du virus, et potentiellement contagieux pour d’autres chats.

5. Traitement

Il n’y a pas de traitement spécifique du sida du chat ni de thérapies virales efficaces.

 La stratégie de traitement consiste à gérer les infections secondaires (antibiotiques) et soutenir l’organisme (à l’aide de compléments alimentaires par exemple). Des injections d’interféron réduisent la mortalité des chats FIV+ anémiés, mais elles sont très coûteuses.

 

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6. Prévention : existe-t-il un vaccin ?

A l’heure actuelle, il n’existe pas de vaccin contre le sida du chat en France.

La prévention consiste essentiellement à éviter les situations potentiellement contaminantes : morsures, coïts, collectivités…

Ainsi, il est conseillé de :

·       Faire stériliser son chat mâle ou femelle dès l’âge de 6 mois

·       Ne pas le laisser sortir la nuit (les bagarres sont plus souvent nocturnes)

·       Privilégier les pensions avec cage individuelle

·       Ne pas introduire à la maison de chat au statut FIV inconnu

·       Apporter une alimentation de qualité (premium)

Les chats séropositifs devront être confinés à l’intérieur pour ne pas contaminer leurs congénères.

7. Pronostic et espérance de vie d’un chat FIV+

Le sida du chat est inéluctablement fatal. Cependant, la phase asymptomatique peut perdurer de nombreuses années (jusqu’à 12 ans). De plus, un suivi vétérinaire régulier améliore également la survie de ces animaux, si bien que l’espérance de vie d’un chat souffrant du sida se rapproche dans bien des cas de celle d’un félin sain.

Le pronostic est beaucoup moins bon pour les chatons malades du FIV qui décèdent généralement rapidement.

Le syndrome d’immunodéficience féline est une maladie grave, mais d’évolution imprévisible avec une phase de latence souvent conséquente. Avec quelques aménagements et des soins appropriés, il est possible de garder longtemps son petit compagnon souffrant du sida du chat.

Article écrit par la vétérinaire Isabelle Vixège




FAQ - Sida du chat

Est-ce que le sida du chat se soigne ?

Le SIDA du chat, également connu sous le nom de virus de l'immunodéficience féline (FIV), ne se guérit pas, mais il est possible de gérer la maladie avec des soins appropriés. Les chats infectés peuvent vivre plusieurs années avec une bonne qualité de vie grâce à des traitements visant à renforcer leur système immunitaire, à prévenir les infections secondaires et à offrir une alimentation adaptée. Une surveillance vétérinaire régulière est essentielle pour maintenir la santé du chat atteint. Il est recommandé de stériliser son chat pour éviter la contamination.

Est-ce que le sida du chat peut se transmettre à l'homme ?

Le SIDA du chat, ou virus de l'immunodéficience féline (FIV), ne se transmet pas à l'homme. Ce virus est spécifique aux chats et ne peut pas infecter les humains. Il n'y a donc aucun risque de transmission entre un chat porteur du FIV (c'est-à-dire un chat séropositif) et les personnes qui l'entourent.

Comment savoir si mon chat a FIV ?

Pour savoir si votre chat est porteur du virus de l'immunodéficience féline (FIV), il est nécessaire de réaliser un test spécifique chez le vétérinaire. Ce test, effectué à partir d'un échantillon de sang, détecte la présence d'anticorps contre le FIV. Les signes cliniques du FIV peuvent inclure des infections récurrentes, une perte de poids, des gingivites ou des problèmes de peau, mais seul un test peut confirmer le diagnostic. Une consultation vétérinaire est donc essentielle si vous avez des inquiétudes concernant la santé de votre chat.

Comment évolue le sida du chat ?

L'évolution du SIDA du chat, ou virus de l'immunodéficience féline (FIV), est généralement lente et progressive. Après l'infection initiale, le virus peut rester en sommeil pendant des années sans provoquer de symptômes. Un chat porteur du FIV peut donc être asymptomatique. Au fil du temps, le système immunitaire du chat s'affaiblit, le rendant plus vulnérable aux infections et maladies opportunistes. La maladie évolue en plusieurs phases, allant de la phase aiguë initiale à une phase asymptomatique, suivie par une période de déclin immunitaire où les signes cliniques deviennent plus apparents. La prise en charge vétérinaire est essentielle pour ralentir cette progression et aider votre chat infecté.

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